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Juin : mois de la sensibilisation au TDAH

Juin est le mois de la sensibilisation au TDAH en France, une période dédiée à informer et éduquer le public sur le Trouble Déficit de l'Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH). Ce trouble neurologique affecte environ 5 % des enfants et 2,5 % des adultes à travers le monde.

 

En France, le diagnostic reste un défi, souvent long et complexe, contrairement aux pays outre-Atlantique où le dépistage se fait dès les premiers signes. Un diagnostic précoce et une prise en charge adaptée (accompagnement scolaire, soutien parental, et non nécessairement médication) sont essentiels pour le développement de l'enfant et pour éviter des comorbidités souvent associées au TDAH. Malheureusement, beaucoup de parents hésitent à diagnostiquer leurs enfants de peur de les "étiqueter". Cependant, cette étiquette est salutaire, aidant l'enfant à se comprendre, à accepter sa singularité et à exploiter ses forces.


Pourquoi un diagnostic précoce est bénéfique ?

Savoir tôt que l'enfant a un TDAH est bénéfique pour plusieurs raisons :


  • Développement de l'enfant : Un diagnostic précoce permet de mettre en place des stratégies éducatives et comportementales adaptées, améliorant ainsi les performances scolaires et la socialisation.

  • Soutien parental : Les parents peuvent recevoir des conseils et des formations pour mieux comprendre et gérer le comportement de leur enfant, ce qui réduit le stress familial.

  • Prévention des comorbidités : Les enfants diagnostiqués et pris en charge tôt sont moins susceptibles de développer des troubles associés à l'adolescence, tels que l'anxiété, la dépression, et les troubles de conduite.



Distinguer le TDAH des simples problèmes d'attention

Il est crucial de distinguer le TDAH des simples problèmes d'attention. Entendre des commentaires comme "Ah, tu as un TDAH ? Mais on a tous des problèmes d'attention !" ou "Pourquoi te faire diagnostiquer adulte ? Ça ne te posait pas de problème avant pourtant" ou encore, "avant on n'avait pas besoin de diagnostiquer ça" démontre une méconnaissance de la nature du TDAH. J'entends même très régulièrement que c'est le "nouveau phénomène à la mode". Alors oui, malheureusement, le nombre d'articles, livres, et auto-diagnostics n'a pas joué en sa faveur, et l'a démocratisé d'une manière biaisée.


Les enfants et les adultes peuvent avoir des difficultés à se concentrer pour de nombreuses raisons qui ne sont pas nécessairement liées au TDAH.

Des problèmes temporaires d'attention peuvent être dus à des facteurs comme la fatigue, le stress ou des distractions environnementales. Cependant, le TDAH est un trouble neurologique persistant qui affecte significativement la vie quotidienne. Les difficultés d'attention liées au TDAH sont chroniques, intenses et souvent associées à d'autres symptômes comme l'hyperactivité et l'impulsivité. Ce n'est pas simplement une question de ne pas pouvoir se concentrer de temps en temps, c'est une lutte constante qui affecte de nombreux aspects de la vie, de l'école au travail, en passant par les relations sociales et familiales. Il est important de rappeler que, bien que la prévalence du TDAH soit d'environ 5 % chez les enfants et 2,5 % chez les adultes, ce qui en fait un trouble relativement commun, il reste cependant peu fréquent par rapport à la population globale.


Hyperactivité et inattention : deux composantes distinctes

Par ailleurs, un enfant qui ne tient pas en place n'est pas forcément hyperactif. L'hyperactivité, au sens médical, est souvent accompagnée de problèmes d'attention. Cependant, tous les enfants agités ou très actifs ne sont pas atteints de TDAH. Les critères diagnostiques incluent des symptômes d'inattention, d'hyperactivité et d'impulsivité qui sont persistants et excessifs par rapport au développement de l'enfant.


Les trois types de TDAH :


1. TDAH avec prédominance de l'inattention : Difficulté à rester concentré, à suivre des instructions et à finir des tâches.

2.TDAH avec prédominance hyperactive/impulsive : Agitation constante, difficulté à rester assis, impulsivité marquée.

3. TDAH combiné : Présence significative des symptômes des deux types précédents.


Diagnostic du TDAH chez l'adulte

Le TDAH n'est pas seulement un trouble de l'enfance; il persiste souvent à l'âge adulte. Diagnostiquer le TDAH chez l'adulte peut être compliqué car les symptômes peuvent être plus subtils et se manifester différemment que chez les enfants. Les adultes peuvent avoir des difficultés à organiser leur travail, à gérer leur temps, à se concentrer sur des tâches ou à se rappeler des rendez-vous. Ces problèmes peuvent avoir des conséquences significatives sur leur vie professionnelle et personnelle. De plus, le TDAH chez les adultes est souvent associé à des comorbidités telles que l'anxiété, la dépression, et les troubles du sommeil, ce qui peut compliquer davantage le diagnostic et la prise en charge.


Un diagnostic chez l'adulte peut apporter des avantages considérables :


  • Compréhension de soi : Connaître la source de ses difficultés peut être un soulagement et permettre de mieux gérer ses symptômes.

  • Traitement approprié : Les adultes diagnostiqués peuvent bénéficier de traitements adaptés, incluant des thérapies comportementales et, si nécessaire, des médicaments.

  • Amélioration de la qualité de vie : Avec le bon soutien, les adultes peuvent améliorer leur organisation, leur productivité et leurs relations.


Comment est posé le diagnostic ?

Le diagnostic du TDAH peut être posé par un professionnel de la santé, comme un pédiatre, un psychiatre, un neurologue ou un psychologue spécialisé. Cependant, il est impératif de s'assurer que le spécialiste consulté a une expertise dans ce domaine. En effet, il existe une désinformation notable sur ce trouble, même parmi les professionnels de santé. S'assurer de la formation et de la compétence du spécialiste est essentiel pour ne pas perdre de temps ou passer à côté d'un diagnostic précis.


Les outils utilisés pour la détection du TDAH incluent :


  • Entretiens cliniques : Discussions détaillées avec l'enfant, les parents et les enseignants pour recueillir des informations complètes sur le comportement de l'enfant.

  • Questionnaires et échelles d'évaluation : Utilisation d'outils standardisés et normés, tels que l'échelle de Conners pour évaluer la fréquence et la gravité des symptômes.

  • Observations comportementales : Examen direct du comportement de l'enfant dans différents contextes, comme à l'école et à la maison.

  • Tests neuropsychologiques : Évaluation des fonctions cognitives, incluant des tests de mémoire, d'attention, et de fonctions exécutives pour identifier les déficits spécifiques. Parmi eux, on retrouve par exemple le DSM-5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux), TEA-Ch (Test of Everyday Attention for Children),

  • Historique médical et familial : Examen des antécédents médicaux et familiaux pour identifier des patterns ou des facteurs de risque.


Il est également important de noter que, bien que les auto-tests ou auto-diagnostics puissent éveiller des soupçons, ils ne sont pas fiables et ne remplacent en aucun cas une évaluation professionnelle et une prise en charge spécialisée


Origine neurologique du TDAH

Ce trouble a une origine neurologique démontrée, visible même sur des IRM comparatives entre enfants TDAH et non-TDAH.

Une étude menée par le Dr. F. Xavier Castellanos et ses collègues a démontré des différences significatives dans la structure cérébrale des enfants atteints de TDAH, notamment dans les régions impliquées dans le contrôle de l'attention et l'inhibition des comportements.

Selon le Dr. Alain Pouhet et la Dre Annick Vincent, plusieurs gènes ont également été identifiés comme vecteurs potentiels du TDAH, tels que les gènes DRD4 et DRD5, responsables des récepteurs de dopamine, et le gène DAT1, qui transporte la dopamine. Les variations dans les gènes 5-HTT, qui régule la sérotonine, et SNAP-25, impliqué dans la libération des neurotransmetteurs, sont également associées au TDAH.

Ces découvertes soulignent l'importance des mécanismes de la dopamine et de la sérotonine dans ce trouble. La dopamine est essentielle pour les fonctions exécutives, la motivation et la récompense, tandis que la sérotonine joue un rôle clé dans la régulation de l'humeur et de l'impulsivité.


 


Comprendre le TDAH et agir tôt peut transformer la vie des enfants et des adultes concernés. Continuons à nous informer et à soutenir cette cause cruciale.


Sources :

1. Castellanos, F. Xavier, et al. "Developmental Trajectories of Brain Volume Abnormalities in Children and Adolescents with Attention-Deficit/Hyperactivity Disorder." JAMA Psychiatry, 2002.

2. Volkow, Nora D., et al. "Dopamine in Drug Abuse and Addiction: Results from Imaging Studies and Treatment Implications." Molecular Psychiatry, 2004.

3. Arnsten, Amy F.T. "The Biology of Being Frazzled." Science, 1998.

4. CADRA (Confédération des Associations de Familles et de Patients avec des Troubles du Neurodéveloppement)

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